Mars Sample Return

La mission spatiale vers Mars la plus délicate jamais réalisée

La mission Sample Return, visant à rapporter des échantillons de Mars, est maintenant prévue pour 2020-2024. Techniquement parlant, cette mission spatiale vers Mars sera de loin la plus compliquée jamais mise en place. L'objectif premier est d’y prélever des échantillons de sol, de roche et d'atmosphère martienne afin de les ramener intacts sur Terre.

Par «intacts», les scientifiques veulent dire qu’ils devront conserver ces échantillons dans des conditions identiques à celles qui règnent sur Mars (température, pression, etc.), et ceci durant tout le vol de retour. Cela est primordial, car si nous voulons utiliser ceux-ci comme preuves d’une quelconque présence de vie passée et présente sur la planète MARS, nous devons éviter toute contamination ou changement de structure des échantillons prélevés. Illustration: ESA

 

L’implication de l'Institut d'Aéronomie Spatiale de Belgique (IASB)

L'équipe IMARS a examiné et discuté dans un premier temps, les questions suivantes et a fait des suggestions à l'International Mars Exploration Working Group (IMEWG). Lire la suite....

 

Défis et problèmes

La communauté scientifique a déjà évoqué depuis longtemps l'idée de ramener des échantillons de Mars sur Terre, où leur étude en laboratoire est évidemment beaucoup plus facile à réaliser.

Les systèmes qui peuvent être envoyés vers Mars (capsules et rovers), peuvent seulement emporter un nombre limité d'instruments et d'outils de prélèvements pour étudier les compositions du sol et de l’atmosphère. Si des échantillons intacts de Mars étaient disponibles sur Terre, les scientifiques pouvaient réaliser des analyses plus detaillées.

• Sur le plan technologique, la mission MSR est un véritable défi, tant pour la mise en place des moyens de collecte que pour la préservation des échantillons soumis à conditions très changeantes lors de leur rapatriement sur Terre. MSR devra non seulement quitter la Terre avec un Rover pour prélever les échantillons à la surface de Mars, mais également avec une capsule permettant la mise en orbite autour de Mars avant le retour sur Terre ensuite. À l'heure actuelle, un tel projet impliquerait le lancement de deux fusées : l'une emportant le rover et l’autre en charge d’acheminer le moyen de transport entre la surface martienne et la fusée de retour, la rencontre entre les deux ayant lieu sur une orbite autour de Mars.

• La conservation des échantillons pour maintenir ceux-ci intacts jusqu’à leur analyse dans un laboratoire sur Terre, ceci comme s’ils venaient juste d’être prélevés sur Mars, est évidemment un autre tour de force technique, étant données les énormes variations de température et de pression que subiront ceux-ci durant la mise en orbite Mars, au cours du vol interplanétaire, et de l'atterrissage. Une fois soigneusement collectés, ils seront alors dispersés dans différents laboratoires pour réaliser les analyses.

• Enfin, la protection planétaire, dans un sens comme dans l’autre doit également prévaloir. En effet, nous devons non seulement éviter toute contamination du sol de Mars par des organismes (bactéries) en provenance de la Terre, mais ceci est également valable pour la biosphère terrestre que nous devons à tout prix protéger contre d'éventuelles formes de vie présentes sur Mars. Aussi, quelles conclusions pourrions-nous tirer dans un laboratoire terrestre, si des traces de matière organique ou d’organismes vivants étaient détectées dans des échantillons en provenance de Mars ? Serait-ce une preuve irréfutable de traces de vie présentes sur Mars ou au contraire, cela traduirait-il une contamination fortuite des échantillons, quelque part le long de cette chaîne de retour ; à bord du vaisseau spatial ou leur arrivée sur la Terre?.